Faut-il encore manger des œufs en 2025 ?

Les œufs sont omniprésents dans notre alimentation : pâtisseries, plats cuisinés, sauces industrielles, viennoiseries… Pourtant, derrière chaque œuf se cache une industrie souvent ignorée, où la souffrance animale reste massive — même en dehors des clichés des poules en cage. À l’ère de la transition végétale, peut-on encore justifier la consommation d'œufs en 2025 ?

12 millions de poules toujours enfermées en cage

Malgré la loi EGAlim de 2018, qui interdit la construction de nouveaux élevages en cage, 12 millions de poules pondeuses sont toujours maintenues dans ces systèmes intensifs en France. La production d’ovoproduits (œufs liquides utilisés dans les produits transformés) repose en grande partie sur ces élevages industriels.

Ces poules vivent entassées, sans lumière naturelle, sur des tapis grillagés rigides. Elles pondent à la chaîne, sans jamais voir l’extérieur, dans des conditions qui ne permettent aucun comportement naturel. Ce modèle de production est aux antipodes des valeurs portées par le véganisme, qui refuse toute exploitation animale.

La maltraitance animale ne s’arrête pas à la cage

L'élevage dit “au sol”, souvent présenté comme une alternative plus “éthique”, reste loin des standards de bien-être animal. Les poules y sont toujours enfermées dans des bâtiments fermés, à raison de 9 individus par m². Pas de lumière du jour, pas d’accès à l’herbe ou au soleil.

Des enquêtes menées par des associations animalistes comme L214 ou CIWF montrent régulièrement des images de poules déplumées, blessées, ou mortes au sol. Même dans ces systèmes dits “améliorés”, les volailles ne peuvent ni gratter le sol, ni se percher, ni prendre des bains de poussière — comportements pourtant essentiels à leur bien-être.

Ces réalités poussent de plus en plus de consommateurs à adopter une alimentation végétalienne, excluant les produits d’origine animale.

Une cadence industrielle contre-nature

À cause de la sélection génétique, une poule pondeuse produit environ 300 œufs par an, contre une soixantaine à l’état naturel. Cette surproduction, imposée par l’industrie, épuise les animaux, provoque des fractures osseuses, des maladies, et réduit drastiquement leur espérance de vie.

Le tout, pour répondre à une demande qui pourrait pourtant être comblée autrement : grâce à des alternatives végétales aux œufs, de plus en plus nombreuses et accessibles (tofu soyeux, graines de lin, aquafaba…).

Le massacre invisible des poussins mâles

L’élevage d’œufs implique aussi un autre scandale éthique : celui de l’abattage systématique des poussins mâles. Non rentables pour l’industrie, ils sont triés et éliminés dès la naissance, souvent par gazage ou asphyxie, faute de solution généralisée.

Bien que le broyage à vif ait été interdit en 2022, le sexage in ovo n’est pas encore pleinement appliqué. Ainsi, des millions de poussins — y compris des femelles jugées “non conformes” — continuent d’être tués chaque année.

Vers une alimentation éthique : pourquoi arrêter les œufs ?

De plus en plus de personnes choisissent de ne plus consommer d'œufs, pour des raisons éthiques, écologiques ou de santé. Ce choix s’inscrit dans une démarche globale vers une alimentation végétale, respectueuse des animaux et de la planète.

Adopter un mode de vie vegan, c’est refuser de participer à l’exploitation animale, même “invisible”. Et dans le cas des œufs, cette exploitation est profonde, systémique, et souvent dissimulée derrière des labels trompeurs.

En 2025, grâce aux nombreux substituts végétaux disponibles, il n’a jamais été aussi facile — ni aussi pertinent — de dire non aux œufs, et oui à une alimentation sans cruauté.